
La sérénité du corps et du cœur
Poc, poc, sont les premiers bruits de notre cœur. Avant même notre naissance, il commence à battre. D’abord très vite, ensuite plus nous allons évoluer, plus il ralentira. Aux premières lueurs de la vie, c’est auprès de maman que nous cherchons à nous apaiser. A son contact, nous échangeons amour et tendresse pour trouver un calme et une paix intérieure. Puis nous grandissons, nous nous séparons d’elle pour trouver notre propre chemin. Sur cette route pleine de curiosités et d’embûches, nous devons apprendre à nous apaiser par nous-même, parfois avec succès mais pas toujours. Alors nous pensons pouvoir compter sur les autres, famille, amis et partenaires. Pourtant, la sérénité et le bien-être recherchés ne sont pas toujours au rendez-vous et souvent de courte durée. Les aléas de la vie nous font monter et descendre sans nous ménager. Trouver l’équilibre est difficile.
Entre le corps, la tête, il n’est déjà pas simple de se sentir en accord, alors si nous ajoutons le cœur, ça devient impossible. Nous tentons désespérément de recréer l’équilibre des premiers jours avec d’autres qui finalement ne se révèlent pas plus stables que nous. Nous confrontons nos besoins, nos attentes et nos espoirs avec l’objectif que, à deux, nous serons plus en équilibre. Malheureusement, cela ne dure qu’un temps, celui qui mène au prochain vacillement et parfois à la catastrophe. Notre cœur et notre corps nous rappellent à l’ordre.
Notre véritable équilibre se fonde sur ces trois éléments : le corps, l’esprit et le cœur. Notre corps, c’est notre système de relation avec l’extérieur : la réalité. Celle qui nous convient, ou pas. Qui nous stimule, nous bouscule, et avec laquelle nous devons composer. Le soin que nous apportons à cette formidable machine fait également partie de l’équation. Ensuite l’esprit, logique, embrouillé, créatif. La boite à pensées. Tout y passe, les souvenirs, les regrets, les remémorations et surtout les espoirs et frustrations. Qui n’a jamais eu une pensée obsédante qui tourne dans sa tête sans pouvoir l’en sortir ? Un peu comme la tour de contrôle qui nous guide dans le chemin de la vie, mais certains jours le brouillard est bien trop présent. Et pour terminer le cœur, celui qui bat, qui désire, qui pleure. Il cherche trop toujours sa place, car on ne l’écoute jamais. Lui, il sait. Ce triangle doit trouver son équilibre au milieu des émotions qui circulent en permanence en nous. Elles nous titillent, nous alertent et nous tiraillent. Dès qu’elles sont là, c’est tout le système qui s’ébranle. Comment avancer d’un pas assuré en maintenant un équilibre et une véritable paix au milieu de tout cela ? Serait-ce ça la sérénité ?
Sans le savoir, nous avons déjà en nous tout ce dont nous avons besoin. Nous avons besoin des autres pour vivre, partager, construire, évoluer, mais pas pour être. Nous sommes, dès la naissance, apte à nous réaliser, au-delà des images et des préceptes qui nous ont été inculqués depuis le début. C’est à nous de prendre en charge notre cœur, de travailler avec nos pensées et de prendre soin de notre corps. C’est en trouvant l’équilibre de chacun que nous trouvons l’équilibre de tous. En partant de l’intérieur et non en attendant que l’extérieur comble quelque chose en nous, que nous croyons être en nous. Car nous sommes tous dans le même état, avec le même type de vide et de besoins. Les personnes que nous avons choisies pour partager notre vie sont là pour nous aider à nous construire. Ils sont des appuis, des miroirs, des activateurs pour nous permettre de nous révéler à nous-même, à eux et au monde. Nous devons coconstruire avec l’autre dans notre individualité et non nous construire sur l’autre si on ne veut pas s’écrouler.
Nous devons nous prendre en charge au plus vite. Et trop souvent, nous nous arrêtons à penser que notre équilibre psychique vient exclusivement de nos pensées. Bien sûr, notre bien-être dépend autant de la tête que du reste. Le chemin le plus évident dès lors est le corps. Il s’agit d’en prendre grand soin, car son impact est non négligeable sur notre état d’âme. Les chemins les plus évidents sont bien entendu les activités physiques et notre alimentation mais ça ne s’arrête pas là. Prendre soin de notre corps, c’est aussi le considérer comme autre chose qu’un objet qui nous sert à nous déplacer ou nous représenter aux autres. C’est un moyen de contact et d’échange, le réceptacle de nos émotions (tiens, revoilà le cœur). Il y a des jours où nous l’oublions. Tentons l’expérience : et si nous considérions notre corps d’une meilleure manière pour lui donner sa vraie place ?...